✣ nostalgique anonyme (allie)

© wordsto-remember .

Allison Chamberlain

"C'est très difficile d'être deux personnes à la fois, l'une qui ne veut dépendre que d'elle-même, l'autre qui ne veut rien perdre de ce qu'elle trouve si agréable : être aimée, défendue, protégée"

AGE › 22 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE › 23 mai, New York. NATIONALITÉ › Allie a la double nationalité. Elle est à la fois française par son père et américaine par celle qui la mise au monde. ÉTAT CIVIL › Célibataire. PROFESSION/ÉTUDES › Allie est sur le point d'être diplômée en sciences politiques. Elle est donc bientôt au chômage et le vit très mal. AVATAR › Emma Watson.

# street lights, big dreams, all looking pretty.
Voici quelques petites questions à propos de votre personnage auxquelles nous vous invitons à répondre. Vous pouvez utiliser la première ou la troisième personne, selon votre préférence. Ne répondez qu'aux questions concernant votre personnage évidemment, vous pouvez supprimer les autres.

Depuis quand vivez-vous à Brooklyn ? Depuis 5 ans maintenant. Depuis que je suis entrée à l'université en réalité. C'était mon cadeau de graduation, un petit appartement coqué offert par papa et maman pour que je puisse me concentrer sur mes études.
Pourquoi avoir choisi d'emménager ici ? Je n'ai pas choisi. Comme toutes les autres choses de ma vie, ce choix m'a été imposée et naïvement, j'ai accepté, pensant que c'était la meilleure solution pour moi.
Quelle est votre opinion sur cet arrondissement ? J'adore cet arrondissement, c'est aussi simple que ça. J'aime la couleur brique de mon immeuble, les disquaires où je peux acquérir tous les vieux vinyles que je désire, le vendeur ambulant de café. Je m'y sens bien et pour la première fois de ma vie, je me sens chez moi.

Que pensez-vous de la ville de New-York, plus généralement ? New York est l'endroit où j'ai vu le jour, l'endroit où j'ai grandi. New York, c'est la maison, c'est familier, c'est rassurant. Je ne me vois pas vivre autre part que dans ses rues qui m'ont vu devenir cette fille limpide que je suis en train de devenir.
Quel est votre 'american dream' ? Devenir quelqu'un. Ne vous méprenez pas, je ne recherche pas la gloire. Je ne cherche pas à ce que mon nom soit dans tous les magasines. J'aimerais simplement devenir quelqu'un, quelqu'un qui a fait quelque chose de sa vie, quelqu'un dont on se souviendra.

# life is easier where the walls are red.
« Je ne veux pas devenir le genre de filles, qui passe sa soirée à attendre un coup de téléphone, qui ne viendra jamais. Et je ne veux pas que tu sois le genre de mec, qui oublie de profiter parce qu’il doit absolument appeler sa petite amie. » Debout devant lui assis sur un petit muret à la sortie de la fac, Allie tente de faire face à son départ dans quelques jours. Elle se mordille la lèvre, jusqu’au sang pour éviter de crier toutes ses choses qu’elle a envie de lui dire, mais dont elle doit s’abstenir. Il la rend folle. La jalousie fait déjà partie intégrante de leur relation. Elle les ronge chaque jour, un peu plus, leur faisant oublier ce qui les unissait en premier lieu. Cette année un échange universitaire ne fera qu’accentuer les travers de la jolie brune et il finira par la haire. Et elle douce idiote veut qu’il l’aime plus que tout. Ce n’est pas bien grave s’il souffre un peu tant qu’il l’aime encore. « Ce que j’essaye de dire, c’est qu’on devrait arrêter tous les deux. Tu devrais pouvoir partir sans que rien ne te retienne ici. » Ses insécurités avaient eu don d’elle, comme toujours. Ils n’avaient jamais été deux dans cette relation. Ca avait toujours été lui, elle et ses insécurités qui lui bouffaient le cerveau, l’empêchant d’apprécier véritablement le bonheur qu’il tentait de lui offrir. Ses mains sur ses hanches, il la tire vers lui. Ses doigts fins dessinent les contours de ce visage qu’il connait par cœur. « Tais toi. » lui intime-t-il avant de prendre possession de ses lèvres dans une douce caresse, faisant disparaitre ses doutes. Mais elle avait eu raison. Leur histoire ne s’était pas terminé sur ce petit muret, mais elle avait bel et bien pris fin. Au départ, on fait des efforts. On envoie des longs mails. On prévoit des weekends en amoureux. On se donne des rendez vous skype, mais elle avait fini par être cette fille, qui attendait que son téléphone sonne. Mais lui, lui, n’avait jamais oublié de s’amuser. C’est elle qu’il avait oublié.

Assise à la terrasse d’un café, Allie grignotait son croissant tout en écoutant sa meilleure amie déblatérer sur sa nouvelle histoire d’amour. Leurs partiels étaient terminés et elle profitait du temps clément pour rattraper le temps perdu. « Tu veux dire que sa mère était dans la même pièce ? » Un éclat de rire s’échappa des lèvres de la belle brune, rejoint par le rire de celle, qui avait toujours été à ses côtés. Comme ça, assise à profiter du soleil, elle pouvait presque faire semblant d’être heureuse à nouveau. Son cœur lui paraissait moins lourd quand elle riait des problèmes des autres. Ses larmes camouflées sous une tonne d’anticernes paraissaient dérisoires quand elle avait mal au ventre à force de rire. Alors oui son cœur avait été brisé, mais peut être qu’elle pouvait réapprendre à vivre. Ca  ne l’avance à rien de toujours penser à lui. Et si jusqu’à présent, elle s’en fichait parce que ça lui faisait du bien de penser à lui, aujourd’hui, elle se promet de l’oublier, d’oublier son sourire idiot, ses baisers tendres dans son cou et son rire particulier. Elle se promet d’écraser tous les papillons qu’il faisait naitre dans son ventre. Il l’avait oublié et elle aussi, elle pourrait l’oublier. « Et si on sortait ce soir ? »

Elle avait tout fait pour l’oublier, s’évertuant à accepter des rendez vous avec des garçons, qu’elle n’aurait jamais regardé avant lui, mais chacun à leur façon le lui rappelait. Et puis, quand elle se surprenait enfin à sourire sans penser à lui, il était revenu, détruisant chacun des progrès qu’elle avait fait. Ca aurait dû être une fête comme une autre, pour permettre de faire tomber la pression des examens et fêter l’été qui arrivait à grand pas. Elle avait enfilé une jolie robe et avait frisé ses cheveux. C’est dansant dans le salon sur une chanson des spices girls avec ses copines qu’elle l’avait vu. Plus beau que jamais. Son coeur avait manqué plusieurs battements et elle avait ressenti le besoin de prendre l’air. Assise sur le petit balcon, elle avait allumé une cigarette pour calmer le tremblement de ses mains. Il l’avait rejointe, comme toujours, incapable de s’éloigner d’elle. Ils n’avaient pas dit grand chose. Personne n’avait disserté sur cette année qui venait de s’écouler. Personne n’avait échangé de banalités. Il s’était assis à ses côtés et elle avait retrouvé sa place dans ses bras. Sa tête sur son épaule, elle profitait de son odeur. L’impression désagréable d’être exactement où elle devait se trouver grandissait doucement en elle. « Tu m’as manqué. » Se mordillant la lèvre, elle tente de rattraper ce mensonge qui s’échappe de ses lèvres. Mais c’est lui et elle n’a jamais su lui mentir, même quand elle avait englouti sa belle voiture. « Tu me manques continuellement. » Ses lèvres déposent un baiser sur le front de la jolie brune, mais il ne dit rien. Il ne dit jamais rien de toute façon. Les mots ce n’est pas pour lui. Et puis, il lui dirait quoi que ça le rend fou de l’avoir dans ses bras sans pouvoir l’embrasser, qu’elle lui a manqué plus que de raison, qu’il y a une paire de fille à Prague qui le déteste parce que c’est son nom à elle, qu’il murmurait dans leur lit ? Non, il s’est promis de ne plus la faire souffrir alors il se contente d’un laconique « Je sais. » et elle apprend à s’en contenter.

« Qui l’eut cru ? » Il la regarde, ne comprenant pas du tout où elle veut en venir, comme la plupart du temps, d’ailleurs.  « Quelles étaient les chances que toi et moi arrivions à être amis un jour et pourtant regarde nous. Tu sais, je crois qu’on commence à devenir adulte. » Elle lui sort son petit discours avec un sourire radieux, qui illumine son visage tout entier. Il grogne un petit peu et son rire cristallin à elle se fait entendre, troublant le silence de la grande maison dans laquelle ils ont trouvé refuge pour faire du ski pour fêter la nouvelle année. « T’as changé. » il lui dit, comme la plus grande évidence et c’est à son tour de le regarder sans le comprendre alors il lui explique. « Tu sembles plus à l’aise avec toi-même ces derniers temps, comme si toutes tes insécurités avaient disparus. Au fond, je crois bien que c’est moi qui faisais naitre toutes ces névroses en toi. J’ai jamais été un très bon petit ami. » Un léger éclat de rire s’échappe des lèvres du jeune homme, qui sonne atrocement faux, même à ses propres oreilles. Elle le regarde quelques secondes avant de lui dire ce qu’elle a sur le cœur depuis qu’il est revenu. « C’est vrai. Tu n’as pas été le petit ami parfait. Mais tu as été un encore pire ex petit ami. Ca n’a pas été facile d’entendre toutes tes histoires de la bouche des autres, toutes ces histoires où j’avais cessé d’être la vedette. » Elle hausse les épaules, face à cette fatalité qui était devenue sa triste vérité. « Mais j’ai été heureuse avec toi. » Et c’est ce qui importait le plus, il avait su la rendre heureuse, même s’il lui avait brisé le cœur, avait détruit toute sa confiance en elle, il lui avait aussi appris qu’aimer ça valait le coup. « Moi aussi. » finit-il par avouer, ses doigts s’enlaçant à ceux d’Allie. Un sourire se peint sur son visage alors qu’elle avoue avec une toute nouvelle conviction : « Alors ça valait le coup. » Et elle y croit.


« Mlle Chamberlain, pour la première fois, vous allez voter. » Assise sur le canapé dans sa robe noire chanel, le buste droit, ses mains sur les genoux, Allie acquiesce poliment. Cette période de l’année est arrivée une nouvelle fois. Tous les 4 ans, le paternel Chamberlain remet son poste de sénateur en jeu et comme tous les 4 ans, la famille Chamberlain doit se plier aux règles du jeu. Dans ce monde où l’on pense que tout se fait, seul l’apparence prime. Et quand on est républicain conservateur, la vie de famille est passé au crible et si jusque là, la vie de la petite dernière avait été épargnée, cette année, Allie doit se plier aux faux sourires, aux phrases bateaux et à l’attitude parfaite. Ca ne la gêne pas beaucoup d’utiliser cette attitude, c’est celle qu’on lui a inculqué. Elle s’efface facilement sous le feu des projecteurs pour faire de la place aux autres. Elle s’efface pour laisser les autres briller. Allie, c’est le genre de fille qu’on oublie facilement. Elle vous offre un magnifique sourire et disparait de votre mémoire. Elle devient qui on veut qu’elle soit, sans se soucier de ce qu’elle veut être. Elle ne sait d’ailleurs pas ce qu’elle veut être. On lui a tout imposé. Ce chignon faussement negligé, les louboutins qu’elle porte au pied et la réponse qui va s’échapper de ses lèvres à la fatidique question : « pourquoi voteriez-vous pour votre père ? » Ca fait bien longtemps qu’Allie n’est plus naïve. Elle sait désormais qu’elle n’est qu’un pion, un instrument comme un autre dans la course au pouvoir. « Parce que c’est le seul qui tiendra ses promesses. » C’est un mensonge bien sur, mais elle voit le regard satisfait de son père et s’en contente. Parce qu’Allie c’est le genre de fille qui s’oublie pour faire plaisir aux autres.
 

# waiting for a ride in the dark.
Chloé, 21 ans, étudiante bientôt diplômée et donc bientôt au chômage. Sinon dans la vie, j'ai une passion, c'est le kéno (Et les mecs avec une petite barbe de 2-3 jours, qui me chantent des chansons avec une voix rauque, Damien Rice style )