we were born to die. + maddy

© ultraviolethigh @tumblr.

MADDY KANES

AGE › Vingt-deux ans DATE ET LIEU DE NAISSANCE › 10 octobre 1990, Bakersfield, CA NATIONALITÉ › Américaine ÉTAT CIVIL › Célibataire, sans enfants PROFESSION/ÉTUDES › Musicienne de rue, mannequin occasionnel AVATAR › Lana Del Rey

# street lights, big dreams, all looking pretty.


Depuis quand vivez-vous à Brooklyn ?Je vis ici depuis bientôt 3 ans. Je suis arrivée à la fin de l'été 2010, avec pas grand chose sur moi autre que la fatigue d'un très long voyage. Ma destination était loin d'être cet endroit mais je n'ai plus pu avancer et ce qui devait être l'endroit d'un repos provisoire s'est transformé, sans m'avertir, en lieu de vie. Aujourd'hui même si je voudrais partir, des fois je crois que Brooklyn lui-même me retient.
Pourquoi avoir choisi d'emménager ici ? Je voulais envahir Manhattan. Moi mon objectif, c'était d'arriver avec mes espoirs et de les faire s'écouler dans les sombres rames de métro, au beau milieu de l'immense Central Park ou encore de chantonner dans la cacophonie permanente de Times Square. Mais le voyage depuis la Californie a été plus dur que je ne l'avais prévu pour une gamine de 19 ans. On m'a volé pas mal de choses dans ce voyage, j'ai aussi été malade. Alors en arrivant à Brooklyn, j'avais juste l'envie immature de m'asseoir sur un trottoir et de sangloter. Je me disais qu'après, je me sentirais mieux et je pourrais traverser pour rejoindre le coeur bouillant de New-York. Je l'ai jamais fait, et je sais plus trop pourquoi. Parce qu'il faisait bon, parce que j'ai entendu de la musique sympa, parce que j'ai eu faim, j'ai acheté un pain bagnat, je suis allée écouter un mec qui jouait de la cornemuse, et puis parce qu'après il faisait nuit. Et ça s'est répété jusqu'au jour où j'ai plus eu très envie de bouger.
Que pensez-vous de la ville de New-York, plus généralement ? J'en pense ce qu'on m'a dit... Parce que tout compte fait j'y ai jamais mis les pieds. Enfin, je veux dire, dans le reste de la ville. Par moments je rêve un peu qu'on vienne me chercher pour m'emmener manger des glaces et voir des films à Cincinnati, mais bon, j'ai des trucs à faire moi ici. Alors New-York j'en rêve un peu de loin, et puis pas trop fort car il faut avouer que les habitants de Brooklyn sont pas les plus tendres avec le reste du monde.
Quel est votre 'american dream' ? C'est joliment dit, mais ça n'existe pas trop, je crois. Si j'avais eu l'argent, je serais tout aussi bien allée me planter à Paris, Londres ou Barcelone, c'est pas là le problème. Alors après, y'a quand même la question que c'est New-York que j'ai choisi pour essayer de vivre de l'art, alors que j'aurais tout aussi bien pu aller directement à Los Angeles, sans passer par la case "traverser tout un pays en bus". Et oui, je suis une rêveuse et New-York pour son élégance, son chic, son european style qu'on trouve pas sur la côte ouest. C'est là un peu mon rêve américain, un peu celui de milliers d'autres petites gamines en surpoids, côtoyer les mondes dorés des Monroe, Astaire et autres... Ecoutez j'en sais rien. Je veux juste jouer, chanter, et avoir de quoi manger et dormir. New-York apprend le pragmatisme avant d'apprendre la gloire.

# life is easier where the walls are red.

1# Un jour, Maddy, de son vrai prénom Madison, abandonné à ses 16 ans, a cassé la jambe d'une gamine à l'école. Elle avait 7 ans, et elle s'en souvient très bien. La petite fille en question s'appelait Jodie, et Jodie était une sacrée peste. Madison est née avec un bec de lièvre léger, qui avait cependant vocation à s'aggraver avec l'âge. A ses sept ans, cela formait sur sa lèvre supérieure un creux assez dérangeant visuellement. Sa mère faisait très attention à ne pas la faire se sentir différente, mais Maddy était en colère de ne pas être aussi jolie que les autres petites filles. Et ce qui la mettait d'autant plus en colère, c'était qu'on le lui rappelle. Ce qu'à vite compris Jodie lorsqu'elle a du porter un plâtre pendant un mois. La directrice de l'école elle a été moins maligne, et elle a préféré demander poliment aux parents de Maddy de reprendre leur enfant et d'aller voir ailleurs. (comprenez : d'aller se faire foutre avec leur psychotique de gamine)

2# Après cet épisode, Maddy a été envoyée voir un psychologue pendant deux ans. Ce qui n'a fait qu'aggraver son agressivité. En effet, elle n'a jamais été une bavarde, préférant parler pour dire les bonnes choses que déblatérer tout un tas d'inutilités. Et c'est en forçant quelqu'un à faire ce qu'il n'aime pas faire que le plus souvent, on parvient à le faire se replier sur soi-même. Bingo ! Madison n'a jamais vraiment retrouvé d'amis à sa nouvelle école, enfant trop taciturne, trop inquiétante.

3# Le père de Maddy est un commercial un peu américain moyen, portant des chemises à rayures et une casquette de base-ball le dimanche. Venant cependant d'une bonne famille et sortant d'une école de commerce, à défaut d'être prestigieuse, respectable, Samuel Kanes a toujours été un peu plus que l'américain moyen. Il a notamment une passion secrète pour le jazz des années trente, ce jazz souriant et festif animé par des voix chaudes. Il en a toujours écouté beaucoup avec ses enfants. Ce qui a particulièrement marqué Maddy pour la suite de sa vie.

4# Comme tous les bons parents américains, les parents de Madison et de son petit frère et sa petite soeur ont un jour voulu inscrire chacun de leurs enfants à une activité. Le psy ayant suggéré que la pratique d'un instrument de musique serait bénéfique pour canaliser l'énergie de Maddy, ses parents lui demandèrent de quoi elle voulait jouer. Ils s’apprêtaient à la coller derrière un piano, mais Madison a, a la surprise générale, choisi un saxophone. Maintenant elle s'accompagne à la guitare mais son saxo est le trésor de sa vie.

5# Maddy s'est fait opérer de sa lèvre à 11 ans, pour un résultat très satisfaisant. Mais l'opération ayant coûté bien plus cher que prévu, elle a plombé toutes les économies de ses parents qui, n'attendant plus qu'un bon prétexte d'engueulade pour aller voler chacun de leur côté, se sont séparés. Secrètement Maddy aurait sans doute préféré aller vivre chez son père mais elle n'a rien dit, comme d'habitude.

6# Malgré sa pratique précoce, elle n'est pas une musicienne née. Pas le genre de personne à avoir vu le jour avec l'oreille absolue, des doigts magiques et un timbre sublime. Tout n'est qu'entrainement, et surtout rencontres. Et bien sûr, toutes ses rencontres musicales ont aussi été des rencontres amoureuses. Si Madison n'est pas la plus expansive des jeunes filles, c'est une amoureuse transie qui s'ignore : et elle est déjà tombée folle amoureuse de musiciens qui, de façon très prévisible, ne lui ont rien apporté de bon.

7# Sa plus grande rencontre, c'est Morissey. Ce mec avait le nom d'un jazz man de la Nouvelle Orléans, et pourtant c'était juste un gamin du Bronx. Un gamin comme des centaines, né dans une famille un peu dépassée, avec un air détaché de tout mais profitant de chaque occasion pour mordre en plein dedans. Morissey, qui se faisait souvent appeler Mo' ou Mossey pour des raisons éminemment esthétiques, avait tout de même un certain charisme qu'il faut lui reconnaître. Une grande gueule surtout, typiquement le genre de choses qui impressionnait Madison, car elle-même n'avait pas le caractère sauvage qu'on lui prêtait. Une suiveuse, c'était là son caractère profond et plus la personne en face d'elle se faisait remarquer, plus elle l'admirait et finissait par ne jurer que par elle. Une sorte de fascination un peu crade et surtout triste. Morissey ne lui a finalement laissé que deux choses, et pas les meilleures : un goût pour l'herbe et 15 dollars, trouvés un matin sur l'oreiller après une nuit enflammée.

8# Il n'y a pas tant de choses qui ont changé en Maddy depuis ses 7 ans. Toujours aussi silencieuse, elle passe beaucoup de temps dans la journée à observer les gens qu'elle croise. Mais comme avec cette horrible Jodie, ce psychologue à la con ou ce petit connard de Mo, Maddy peut tout simplement exploser si on la contrarie. Ce qui est très impressionnant.

9# C'est vers 17 ans qu'elle a commencé à composer, quelques morceaux nazes d'une pauvre ado au coeur brisé, parlant principalement de pourquoi les garçons ne voulaient jamais se mettre à la place des filles et pourquoi les filles tombaient toujours dans le panneau des mecs. Ce qui a fait évoluer sa musique, c'est Christina Banks, sa prof de littérature de terminale. Innocemment, cette femme a demandé à ses élèves la lecture d'un grand homme  de la littérature américaine : Hemingway. Auteur classique d'une classe classique, mais cet auteur a changé la vision de la musicienne et l'errance poétique de l'homme a commencé à faire mûrir en Maddy l'idée d'ailleurs. Elle est partie après ses 19 ans et après avoir longuement réfléchi sur quelle ville lui permettrait à la fois de disparaître et à la fois de se faire connaître. Rester en Californie semblait hautement impossible tant on aurait forcément voulu l'empêcher de poursuivre sa voie : elle est donc partie après un job, avec une petite réserve d'argent et peu d'affaires.

10# Brooklyn, ça fait bientôt trois ans qu'elle y vit. Elle est arrivée ici avec des trous dans ses baskets après avoir attrapé une très vilaine pneumonie durant le trajet. Ce qui l'a empêchée de fumer pendant des mois, et pourtant en arrivant ici c'est comme ça qu'elle a trouvé un appart. Elle a commencé par se lier d'amitié avec un dealer. Classiquement, elle s'est mise à coucher avec lui, puis à lui vendre son herbe. Pendant quelques semaines, elle a eut un toit qui lui a permis de commencer à jouer tranquille dans le métro, tout en ayant une protection dans le quartier. Après séparation elle a trouvé un petit studio un peu mal en point, dans lequel elle use régulièrement quelques unes de ses économies pour faire des petits travaux.

11# Malgré son talent qui s'affine mois après mois, ça n'est pas avec la musique que Maddy vit. Elle a postulé un jour de dèche à un casting publicitaire pour une marque un peu hipster de fringues, et elle a été prise. Depuis, elle fait de temps en temps des shoots pour les partenaires de ces marques, des créatrices de bijoux et autres petites marques indépendantes qui pullulent dans le quartier. C'est un business qui lui rapporte suffisamment pour vivre, ça et les revenus qu'elle se fait quand elle chante dans la rue.

12# Dotée d'un physique accrocheur, plutôt type bimbo, dont elle joue un peu quand elle chante, elle se fait très régulièrement draguer dans la rue. Cela la rend furieuse et elle déteste se faire accoster quand elle travaille, surtout quand un mec tente de la charmer en lui mettant dans les poches un plus gros billet que les autres Cela lui fait littéralement péter un câble, et elle devient immédiatement très agressive ce qui n'est pas très vendeur. Elle préfère continuer à croire que c'est elle et elle seule qui choisit ses hommes, alors qu'il est clair qu'elle se fait à chaque fois complètement harponner puis manipuler par ses conquêtes.

13# Afin de familiariser le public, Maddy joue toujours aux mêmes heures, et toujours aux mêmes endroits, en tournant. Elle commence à avoir quelques habitués qui la connaissent bien mais elle n'arrive pas à décoller. C'est sans doute un peu de sa faute, cela dit. A force de jouer dans ce quartier, Maddy commence à s'habituer à sa population, ses bâtiments et son ambiance un peu douce, un peu chantante. Comme d'habitude elle a finit par prendre presque peur de ses propres rêves, et aujourd'hui elle n'est plus sûre de se sentir capable de vivre de sa passion. Voila pourquoi ça fait six mois déjà qu'elle est en train d'enregistrer son premier EP.  




# waiting for a ride in the dark.
Comme toute bonne présentation qui se respecte, ça commence par un bruit d'animal. Surtout parce qu'en ce moment je me sens un peu en mode Zooey Deschanel et sa chaine youtube sur les chatons. Miaou!
Venue ici à cause de la grande chouette hollandaise, qui manipule mon esprit depuis déjà des années, je me nomme Louise et je fais des câlins si on me demande gentiment. :coeurs:Je fais des études dans le monde de la lecture publique et mes passions c'est le théâtre, la musique hipster et la bouffe. Bon pas que mais faut pas que je commence à écrire un Proust. Bien que Mariko ça soit un peu ma madeleine. (pfwouuuu je suis bonne aujourd'hui). Trop de love pour all of you.

Maddy Kanes a écrit:

Oh trop de messages d'amour va !
Mais en fait je fais la mystérieuse mais tu sauras tout avec ma fiche. Mais je te raconterai quand même là. Oh et toi ! La dernière fois que j'étais venue voir t'avais pas du tout cette tête.