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 Love is all around. [R]

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Sansa Lincoln

Sansa Lincoln


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MessageSujet: Love is all around. [R]   Love is all around. [R] EmptyVen 28 Juin - 18:56

S’il y avait bien une chose étonnante dans la nouvelle existence de Sansa, c’était la sensation qu’elle éprouvait à chaque fois que ses pieds foulaient les trottoirs de son nouveau quartier. Elle se sentait ici comme chez elle, comme si chacune de ses journées passées dans cet endroit fascinant la rendaient plus humaine, moins invisible aux yeux des autres. Pourtant, elle n’était qu’un pion, un microscopique point dans un univers féroce et impitoyable. Lorsqu’elle marchait dans la rue, personne ne se retournait sur son passage. Sur ses lèvres, en revanche, trônait un magnifique sourire qu’elle adressait avec plaisir à tous les inconnus qui manquaient cruellement de faire tomber le poids plume qu’elle était à chaque bousculade. Sansa apprenait à revivre, à respirer un air nouveau et agréable, qui la rendait joyeuse. Rien ni personne ne pourrait y changer quelque chose. Se tenir à distance de ses parents était sans nul doute la plus grande décision de sa vie, et la meilleure. Elle ne regrettait pas, et la culpabilité étouffante qu’elle éprouvait à leur égard s’envolait petit à petit de son corps, quittait son esprit. L’absence de luxe et paillettes dans son quotidien ne la chagrinait aucunement ; après tout, si elle était restée à Manhattan, le problème aurait le même, une famille ruinée le restait souvent bien longtemps. Cela faisait maintenant un an et demi qu’elle habitait Brooklyn, et la seule chose qui l’emprisonnait aujourd’hui était les habitudes qu’elle avait prises. Son existence n’avait plus rien de montagnes russes : plus de conversations houleuses et imprévisibles avec ses parents, plus de dîners mondains où il fallait faire bonne impression et durant lesquels le scandale éclatait toujours lorsque l’on s’y attendait le moins, plus de fausses amitiés et de confidences hypocrites. Sa maladie avait presque disparu, terrée quelque part au plus profond de son être, guettant l’occasion de faire un ravage qui ne vient pas. La jeune Lincoln aimait définitivement la simplicité de ce quartier, qui avait une influence positive sur son corps et son esprit. Désormais, son existence était entièrement sous son contrôle et elle ne pouvait s’empêcher d’apprécier le rythme régulier qu’elle s’imposait, sans que personne ne lui fasse un commentaire déplaisant. Elle était peut-être un enfant de la haute société new-yorkaise, mais elle n’avait rien des poupées façonnées dans un seul et unique moule : belle, superficielle, riche, sans aucune ambition si ce n’est de vider le compte en banque de papa et maman. Elle ne s’était jamais sentie à sa place dans ce monde luxueux, car elle n’était pas un pur produit de la bourgeoisie. Elle était Sansa, jeune ballerine qui aspirait à une vie calme et aussi douce qu’une mélodie classique.

Comme chaque vendredi soir, la jeune femme prit la direction de Greenpoint où se trouvait une librairie, mais pas n’importe laquelle. « Sa » librairie. Celle où elle avait tout de suite trouvé ses marques et où elle passait toujours un agréable moment. Elle y entra et ne put réprimer un soupir, de soulagement, voire même de contentement. Depuis qu’elle avait du temps pour elle, Sansa s’était découvert une nouvelle passion, la lecture. Ou peut-être était Charlie qui gambadait encore et toujours dans son esprit, malgré tous ses efforts pour l’oublier. Comme si inconsciemment, Sansa se rattachait aux souvenirs, aux qualités que détenait l’homme, en somme à chaque détail signifiant à ses yeux. Elle ne l’avouerait jamais et ne se l’avouerait jamais, en-a-t-elle seulement conscience d’ailleurs ? Sa main effleura la tranche de quelques livres, posés ici et là sur des étagères, tandis qu’elle se dirigeait comme à son habitude vers le rayon des romans où elle trouverait à coup sûr des histoires d’amour qui lui serreraient le cœur et la feraient pleurer. Une fois sa sélection effectuée et la somme réglée, Sansa s’élança vers la sortie… et se retrouva bien vite au sol, ses achats éparpillés sur le trottoir. Un homme pressé venait de la bousculer, et elle ne put éviter la chute tant elle était déséquilibrée par le poids de ses livres. Aïe.

[hj : plus original, tu meurs.]
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Charlie Lane

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MessageSujet: Re: Love is all around. [R]   Love is all around. [R] EmptySam 29 Juin - 12:15

Charlie s'éveilla lentement, le crâne enserré dans un étau désagréable ce qui ne pouvait signifier qu'une chose : une nuit d'excès, une nuit normale en somme. Ses paupières papillonnèrent un instant et il se redressa subitement, dérangé par le soleil léchant son visage. Pour autant, Charles ne fit pas tout de suite le lien entre la lueur trop vive pour être celle de l'aube et les horaires de son nouveau travail, commencé la veille... ou l'avant-veille. Non, ce qu'il remarqua en premier fut le corps alangui d'une femme et une silhouette endormie un peu plus loin, ce qui lui arracha instantanément un rictus en coin. Pas mal. Il ne comprenait simplement pas ce qu'il fichait ici au lieu de s'être éclipsé sans demander son reste une fois repu mais décida d'avorter sa réflexion pour plus tard. Disons pour... jamais, en fait. Charles n'accordait pas la moindre importance à ce genre de détails, tant qu'aucune femme ne découvrait le taudis au sein duquel il vivait et qu'il devait en plus partager. Véritable déchéance pour un homme habitué au confort d'un triplex sur la cinquième avenue, dont sa seule chambre était nettement plus spacieuse que son appartement minable. Loin de rebondir depuis ce qu'il se refusait à appeler autrement que "l'incident", Charlie refusait net de changer quoi que ce soit dans son comportement souvent déplorable et rejetait en bloc tout ce que Brooklyn aurait pu lui offrir. Catégorique et plutôt borné, il se faisait du quartier une image détestable et le considérait comme une prison à ciel ouvert à laquelle on le cantonnait sans aucune perspective d'avenir. Il était jeune, cultivé, sur-diplômé et pourtant bien incapable d'être embauché où que ce soit au sein de l'Etat de New York, tout éclaboussé qu'il était par un scandale dont il n'était qu'une victime comme une autre. Malheureusement son nom parlait pour lui, la justice lui interdisait de quitter l'Etat jusqu'à la clôture définitive du dossier et Charlie n'avait d'autre choix que s'éloigner de Manhattan et ses racontars pour mieux vendre à des filles naïves des histoires abracadabrantesques dans le seul but de tuer le temps et d'espérer trouver une distraction factice en se moquant des autres. Il avisa son jean Marc Jacobs hors de prix froissé au sol, sa chemise en piteux état et sauta rapidement dans une douche (faisant comme chez lui) puis dans ses fringues en prenant garde de ne pas réveiller les belles endormies. Ce que Charles détestait encore plus que de passer la nuit entière auprès d'une femme ? L'entendre lui faire la conversation le lendemain, lorsqu'elle avait perdu tout attrait à ses yeux. Il les aimait aventureuses et pleines d'esprit et souvent, si elles se montraient entreprenantes... elles se révélaient idiotes et pétries de babillages futiles pour lesquels il était dénué de patience. Ou de tolérance. C'est au pas de course qu'il rejoignit la librairie censé l'embaucher, seul emploi qu'il estimait assez pour ne pas tout mettre en oeuvre afin de se retrouver à la porte. En trois ans, Charles avait connu pas moins de dix-sept emplois de fortune, tous jugés minables. Il ne produisait jamais aucun effort, ne se montrait affable qu'avec une clientèle séduisante, méprisait copieusement le reste et travaillait le moins possible. Ici, il comptait bien poursuivre le même schéma : depuis qu'une jeune femme était venue déposer son cv, Charlie n'attendait qu'une chose. Qu'elle soit embauchée, entourloupée et qu'il puisse à loisir passer ses journées à lire sagement dans un coin pendant qu'elle travaillerait pour deux et qu'il la sauterait entre deux étagères pour la dédommager. Tout à ses pensées un brin machistes, il ne vit absolument pas la silhouette blonde et la percuta. Merde, comme s'il n'était pas déjà assez en retard comme ça... Bien entendu, Charlie aurait pu continuer sa route sans se retourner et agir comme le goujat qu'il savait être mais un coup d'oeil critique à la silhouette de l'infortunée suffit à lui faire esquisser un sourire carnassier. Elle était plutôt bonne. Un peu maigrichonne à son goût, mais bonne. Si en plus elle pouvait lui faire l'honneur d'être cruche, il aurait remporté sa journée. Rien de plus facile que de séduire une fille qui l'imaginerait tout droit sorti d'une comédie romantique à la con, où une rencontre fortuite finit par le grand amour et les promesses d'éternité. « Pardonnez-moi, j'étais pressé et je n'ai pas prêté attention à la route... J'espère que vous n'avez rien ?  » s'inquiéta-t-il, faussement concerné en s'abaissant vers la demoiselle en détresse pour rassembler ses livres avant de lui tendre la main. Son regard dédaigneux habituel avisa un exemplaire d'une oeuvre de Fitzgerald et s'adoucit légèrement... pour mieux s'assombrir en découvrant le visage de l'inconnue. Immédiatement, Charles retira la main qu'il lui tendait pour se relever élégamment. « Sansa, quelle désagréable surprise... Tu t'es perdue ? Manhattan, c'est par là. » Ses yeux électriques rivés sur elle ne montraient rien du trouble que sa présence éveillait en lui, effacé derrière son ton caustique et la rancune qu'elle attisait par sa frimousse innocente de gamine trop sage et ses grands yeux clairs pétillants. Sansa, elle avait compté pour lui. Vraiment compté. Charlie n'avait sans doute pas su lui montrer, englué qu'il était dans un univers de débauche qui lui paraissait trop habituel pour y renoncer mais dans un recoin de son organe ensommeillé, elle avait creusé une place à part. Quand il était avec elle, il ne mentait pas. Il ne prétendait pas non plus. Il ne pensait qu'à elle et s'ouvrait, un peu. Et quand il faisait l'amour à d'autres, c'est vers elle que ses pensées convergeaient quand bien même il la trompât. C'était sa façon tordue de lui être fidèle : en ne ressentant pour personne ce qu'elle savait éveiller chez lui, même si c'était fugace et évanescent et en songeant à elle en compagnie d'autres.
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Sansa Lincoln

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MessageSujet: Re: Love is all around. [R]   Love is all around. [R] EmptyDim 30 Juin - 16:59

Cette voix. Non, ce n’était pas possible. Elle ne pouvait pas appartenir à…. Non, vraiment, elle rêvait, c’était l’unique solution. Après tout, il n’y avait pas un seul jour où elle ne pensait pas à lui, à ce qu’ils seraient à l’heure actuelle si elle n’avait pas littéralement pété un plomb. Sans le scandale qu’elle avait engendré, elle serait encore en couple avec un homme doté de mille et une qualités, elle en était persuadée. Parfois, il lui arrivait de regretter son choix mais elle se rappelait soudainement qu’il ne fallait pas vivre avec le poids de son passé et de ses regrets. Alors, elle chassait tous les souvenirs de son esprit et laissait apparaître un sourire éclatant sur ses lèvres, prête à profiter de la simplicité de sa nouvelle vie. Etait-ce vraiment la voix de Charles ? Il n’y avait qu’une façon de le savoir… Sansa leva soudainement la tête, persuadée que si elle continuait à laisser son esprit fulminer, elle n’aurait jamais le courage de le faire. Une mine déconfite apparut aussitôt sur son visage. C’était bel et bien Charles. En chair et en os. Elle pouvait sentir l’odeur si singulière de sa peau et de ses vêtements chatouiller ses narines. Son cœur chavira immédiatement. Non, il ne fallait pas, surtout pas. Déglutissant péniblement, elle observa le dégoût qui se lisait dans les yeux de son ancien amant et sentit la culpabilité l’envahir une nouvelle fois. La main qu’il lui tendit disparut aussi vite qu’elle n’était arrivée. Désormais, Sansa se sentait on ne peut plus humiliée. Ramassant les derniers livres qui gisaient sur le trottoir, elle les rangea dans son sac à main, fuyant comme elle pouvait le regard de Charles. Elle se leva finalement sans aucune aide et dut se résoudre à l’affronter, étant donné qu’il n’avait pas pris la fuite comme elle l’avait espéré. Ses joues commençaient à prendre une légère teinte rosée, et il fallait définitivement qu’elle agisse avant d’aggraver son cas. Certains passants les regardaient, et c’est d’une voix mal assurée qu’elle prit son courage à deux mains. « Je sais encore où se trouve Manhattan, merci. » Elle avait voulu un ton sec et déterminé, mais l’effet n’était pas satisfaisant. Le « désagréable surprise » retentissait dans le plus profond de son être mais elle décida de faire comme si elle n’avait rien entendu. Après tout, elle ne pouvait pas lui en vouloir, il avait toutes les raisons du monde de la détester et elle le comprenait. C’est pourquoi elle était bien décidée à inverser la tendance. Passant une main sur le bas de sa robe pour la remettre en place, puis dans ses cheveux, elle tenta de retrouver une certaine prestance comme lui avait si bien appris sa mère. Oui, voilà, il fallait qu’elle s’imagine lors d’un dîner mondain face à une personnalité aussi importante que déstabilisante. Elle en était capable, elle le savait. C’est ainsi qu’elle laissa s’installer sur ses lèvres un franc sourire, avant de reprendre la parole. «  J’espère que tu n’as rien non plus. » Elle ne savait pas si elle devait continuer ou prendre congé, mais l’idée de le voir lui tourner à nouveau les talons lui faisait peur. Il fallait qu’ils parlent. Et c’était le moment où jamais. « Alors, c’est ici que tu habites maintenant ? … Tu sais, je ne voulais pas que cela se finisse comme ça. » Trop gentille, trop naïve, trop généreuse. Pourquoi fallait-il toujours que cet homme lui fasse un tel effet ? Pourquoi ne pouvait-elle pas tourner la page et arrêter de ne voir que le bon côté des choses ? Charles n’était pas fait pour elle et ne le serait jamais. Pire encore, il refuserait d’être mêlé une seconde fois à sa vie. Elle en avait conscience mais continuait à espérer. C’était pitoyable et elle était prête à en assumer les conséquences. Maintenant.
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