Nous les écorchés vifs, on en a des sévices, on les sent les vis. (JANE)

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JANE (ISHA) BLYTHE

Rather than love, than money, than faith, than fame, than fairness, give me truth.

AGE › 21 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE › 23 juin 1992, à Brooklyn.NATIONALITÉ › américaine. ÉTAT CIVIL › célibataire et a obtenu le statut de mère célibataire sans avoir eu besoin de sortir un bébé de son vagin. PROFESSION/ÉTUDES › étudiante en journaliste le jour, projectionniste la nuit, dépense toutes ses économies à payer une babysitter. GROUPE › réponse ici. AVATAR › Léa Seydoux.

# life is easier where the walls are red.

Citation :

Depuis la mort de sa sœur jumelle, Jane souffre d'insomnies. En effet, elle a peur de mourir de sommeil, ce qui la pousse à prendre soit des somnifères, soit à prendre des tonnes de cafés pour tenir éveiller toute la nuit. De toute façon, vu que son neveu est incapable de faire ses nuits complètes pour le moment, c'est la meilleure solution pour le moment.  ✚ C'est grâce à sa mémoire photographique qu'elle parvient à allier les cours, le boulot et la vie de mère célibataire et réussir malgré tout ses examens.  ✚ Elle a tenté pas mal de teintures de cheveux avant de revenir vers sa couleur naturelle, un peu blonde, un peu châtain, on ne sait pas vraiment. ✚ Dans son carnet de santé, il est écrit que petite, elle souffrait d'anorexie. Pourtant, si son médecin de l'époque la voyait manger maintenant, il dirait plutôt l'inverse. ✚ Janie est vulgaire, bien trop vulgaire. Ses phrases sont essentiellement composées de gros mots, qu'il s'agisse de retranscrire un profond désarroi ou une joie immense. Ou même pour parler de tout et de rien. ✚ A défaut d'une vie pas très marrante ces derniers temps, elle peut néanmoins compter sur ses parents et sur son grand frère, qui sont d'une aide incomparable. D'ailleurs, sa mère lui a proposé à de nombreuses reprises de récupérer la garde de son petit-fils, mais Jane a refusé à chaque fois : même si elle sait que la vie serait plus facile ainsi, elle sait aussi que sa sœur aurait aimé que ça soit elle, qui s'en occupe.  ✚ En parlant de son neveu, il faut savoir que c'est Janie qui a choisi son prénom : Mickey, voilà le premier nom qui lui est venu à l'esprit. En effet, sa sœur jumelle, petit, se promenait toujours avec sa peluche Mickey, qu'elle ne parvenait jamais à quitter. Jane s'est dit que ce serait un bel hommage, sans penser aux conséquences de ce prénom de personnage de dessin animé.  ✚ Les contacts avec le père de Mickey se font de plus en plus rares. N'ayant jamais voulu le déclarer comme son fils, et ayant refusé de l'élever, une barrière s'est crée entre les deux. D'autant plus que Grayson n'arrive plus à voir Jane comme la sœur de Romy, mais bien comme son sosie, et peut-être même, Romy elle-même. ✚ Depuis la mort de Romy, Jane a eu l'habitude de se regarder dans un miroir et de se sourire, en s'imaginant que c'était bien sa sœur, qu'elle voyait. Elle sait bien que c'est complètement fou, mais dans les moments de doute, de désespoir, elle a besoin de ça. Surtout pour éviter de jeter Mickey dans une poubelle. ✚ Avant de devenir une mère contre son gré, Romy était absolument intenable, et même, peu mature. La première ivre à toutes les soirées, à flirter avec des hommes sans jamais rien vouloir de plus, à être insolente, à faire des blagues plus que douteuses. Maintenant, elle se doit d'être un peu plus responsable...Même si pour le moment, ce n'est pas vraiment ça. ✚ Janie a eu son premier petit ami très rarement, car avant, elle attendait tout simplement son Edward Rochester. D'ailleurs, même si elle prétend que sa période "jesuislaréincarnationdeJaneEyre" est révolue, elle ne peut s'empêcher d'imaginer qu'un jour, Rochester viendra à elle. ✚ Fan de Game of Thrones, elle a nommé son chien (un Loulou de Poméranie) comme le loup de Robb Stark, Grey Wind. ✚

Tu te souviens, mon amour ? Quand on était petites, on aimait s'allonger sur le parquet de notre chambre, et regarder les étoiles à travers le velux. Je ne saurais plus dire combien de temps on restait là, avec nos pyjamas bariolés, avec nos cheveux emmêlés, avec nos dos endoloris par la dureté du sol. On s'en moquait, parce qu'on était en tête à tête avec les étoiles. On se disait que quand on serait grandes, on serait astronautes, et qu'on parviendrait à nager avec ces belles lumières qui nous fascinaient tant. Tu te souviens, n'est-ce pas ? J'ai besoin de l'entendre sortir d'entre tes lèvres, tu sais, car je crois que ça me permettrait de croire, ne serait-ce qu'une demi-seconde encore, que c'est ça, notre avenir. C'était ça, notre futur. Mais voilà, tu ne me réponds pas, ta voix ne te fait pas entendre dans ce silence paradoxalement si parlant. Tu es partie, ma jumelle, mon âme sœur. Au final, c'est toi qui a suivi le plan, tu as rejoins les étoiles. J'aurais juste aimé que ça soit bien plus tard, ou alors, qu'on y aille, ensemble. J'espère que tu gardes dans ton sac à main rouge que tu portais tout le temps, des petites paillettes tombées de ces lumières étincelantes, que tu nous lanceras devant nos yeux émerveillés, quand ton fils et moi, nous te rejoindront.  

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Je crois que je les déteste. A se dévorer chacun des yeux, et à ressembler alors à ces couples parfaits que l'on voit sur les couvertures des magazines. Je devrais être heureuse pour ma sœur, mais je n'y parviens pas. Les voir rire tous les deux, alors que je suis juste à côté, ou plutôt à présent sur le côté, transparente. « Tu mattes quoi comme ça Janie ? » « Ferme-la et ressers moi plutôt un verre. » Il sourit face à mon impertinence, et me ressert un peu de téquila de mon verre et insatisfaite, incline un peu plus la bouteille pour en avoir jusqu'à remplir le verre. L'homme soupire, je fais mon sourire d'ange en guise de réponse, puis l'ignore quand l'alcool parvient finalement jusqu'à mes lèvres. Alors voilà, Grayson et Romy ont décidé de m'abandonner comme toutes les personnes qui comptent, semblent vouloir le faire. Pathétique. Est-ce parce que je suis trop désinvolte ? Parce que je ne sais pas parler calmement, que ma voix s'élève et s'enraille dès qu'on me fait un reproche ? Que je suis incapable de rester en place ? Parce que je suis trop franche, trop émotive, trop tout ? Alors je finis d'une gorgée mon verre trop plein, secoue la tête à cause de la brûlure causée dans ma gorge jusqu'à mon estomac, et pique une bouteille posée juste à côté de moi -il faut être suicidaire aussi pour la laisser près de moi!. Et je fonce, tu sais Romy, une fois que tu t'éloignes de Grayson, je marche rapidement jusqu'à lui bien que le goulot de la bouteille soit encore entre mes lèvres et que je n'arrête pas de boire. « T'es beau ce soir Grayson. » Je ne sais plus ce que je débite, je ne sais pas si ça a un véritable sens, en sachant la relation amicale que nous partageons. Mais si je dois me comporter comme la dernière des allumeuses pour éviter qu'on m'abandonne, je le ferais. Parce que j'ai peur d'être cette petite fille toute seule abandonnée dans le noir, qui n'a plus personne vers qui se tourner. Il arque un sourcil, puis se met alors à rire, peut-être même attendri par cette soudaine sincérité et ce compliment étrange. « T'es tellement saoule qu'il suffit que tu dises quatre mots pour que la pièce soit envahie de l'odeur de Téquila. C'est charmant. » Mais je me moque de ce qu'il dit, voilà que je passe mes bras autour de son cou pour l'entraîner dans une danse romantique, alors que l'ambiance invite à des danses saugrenues et loufoques. Il pourrait me repousser, me foutre une gifle pour me réveiller, mais c'est Grayson, le petit ami de ma jumelle, et il sait alors que me repousser serait l'acte qui les fera rompre. Alors il pose ses mains sur ma taille, et nous dansons. Enfin, danser, c'est un bien grand mot car je crois qu'en réalité il se contente de me retenir de tomber. « Tu te souviens, quand t'as commencé à sortir avec Romy, que tu n'arrivais pas encore à nous différencier et qu'alors, tu m'as embrassé ?» Je voulais pas lui dire que c'était probablement le seul baiser que j'avais véritablement apprécié, le seul qui m'avait sourire pendant une semaine durant. C'était idiot, et le but recherché n'était pas le sentimentalisme, mais bien l'allumagalisme -OUI, ça se dit. NON, je n'ai pas trop bu. Je crois qu'il se doute de ce que je vais faire, et je crois qu'il ne sait pas comment réagir. Il ne veut sûrement pas me rejeter devant tous ces gens, il ne veut pas que je sois humiliée. Alors, je l'embrasse, ce genre de baisers un peu trop passionné, ce baiser qui devrait durer une éternité, et je me rends compte que ses mains m'entraînent vers le sol, alors que je m'étais mise sur la pointe des pieds pour accéder jusqu'à ses lèvres. On se décolle, on évite le regard de l'autre, on ne veut pas s'avouer ce qui vient de se passer, et instinctivement, on se tourne pour voir si Romy a vu la scène. Par chance, elle devait être ailleurs, et je ne peux m'empêcher de soupirer de soulagement. Car tout d'un coup, je viens de prendre conscience de ce que je viens de faire, que j'ai trahi l'unique qui compte à mes yeux, que je me suis comportée comme une garce. Bordel.

« Tu...Tu es enceinte, c'est bien ça que tu me dis ? » Dis-je, en me grattant nerveusement le front. Elle a ce sourire, ce mélange de terreur et de joie, qu'elle n'arrive pas à quitter depuis qu'elle est rentrée dans notre chambre. Nous n'avons que 20 ans, nous habitons encore chez nos parents, et voilà qu'un petit pois s'invite dans son ventre ? Grayson est à côté d'elle, lui serrant la main, comme s'il avait besoin de me montrer qu'il approuve ce choix : seulement moi, quand je le regarde, je ne vois que la terreur. Pas une once de joie, pas une trace d'excitation. Pourtant, je n'en pipe pas mot, et je me contente de soupirer profondément. Je sais que Romy est déçue de ma réaction, elle s'attendait probablement à ce qu'on se prenne les mains et qu'on saute ensemble sur son lit, comme on le fait à chaque fois qu'une bonne nouvelle se déroule sous ce toit.

Habituellement, c'est moi, l'inconsciente, celle qui n'est pas raisonnable, qui fait des erreurs, qui est en dehors de la norme, qui déçoit les parents, qui semble promettre à un avenir plus que douteux. Nous ne sommes pas des opposés, nous ne sommes pas si différentes, le fait est qu'elle a toujours été plus considérée comme un ange aux yeux de mes parents et de nos amis. Je me souviens quand on était des adolescentes, Romy avait cette fichue manie de ne jamais bien cacher son herbe, parce que quand c'était bien trop caché, elle était incapable de la retrouver. Alors elle l'avait simplement mise dans son tiroir de table de chevet, et sans surprise, les parents sont tombés dessus, et m'ont immédiatement accusé. Ça ne m'a jamais dérangé d'être la plus noire des deux, avec mes impulsions, ma violence, mon lunatisme, au contraire : j'aime l'idée qu'elle soit l'enfant prodige, puisque moi, c'est ainsi que je la vois, à travers mes yeux. C'est peut-être pour ceci, que mon cœur se serre tant en apprenant cette nouvelle. C'est peut-être pour cela, ou bien tout simplement parce que j'ai ce sentiment que ma sœur jumelle m'échappe. Dans ce tableau parfait, avec son futur bébé parfait et son petit ami parfait, où ai-je donc ma place, moi celle qui fait tant d'erreurs ? Une tâche noire sur ce dessin blanc. Les choses changent, le monde bouge bien trop vite moi, qui reste statique, au même stade. Les larmes me montent, alors je regarde mes pieds pour éviter de montrer mon état -même si, je sais qu'au final, Romy me connaissant trop bien, sait ce qui se passe. « Tu sais, j'espère que tu attends des jumelles. J'aimerais que tes enfants connaissent ce qu'on a, cette chose si unique. » 

Quand on était petites, t'es toujours parvenue à rester assise, silencieusement, sur ta chaise dans la salle d'attente du médecin alors moi, j'étais absolument intenable. Au point même que lorsque finalement, le médecin nous prenait une heure après notre rendez-vous, Maman n'arrêtait pas de lui demander si je n'avais pas des vers, ou pire encore, si je n'étais pas hyperactive. Et maintenant que je suis dans cette salle d'attente, alors que toi tu es en train d'accoucher de ton fils, tu imagines bien que je ne parviens pas à tenir en place. Pire encore, j'ai cette envie pressante d'aller aux toilettes toutes les deux minutes, tant je suis excitée par l’événement. Tu crois qu'il te ressemblera, même si c'est un garçon ? En tout cas, si oui, cela veut dire qu'il me ressemblera, à moi aussi. Tu crois qu'il ira chez moi, quand tu l'auras puni à cause de ses mauvaises notes, parce que je serai sa tante cool, son échappatoire ? Et dis, tu crois aussi que je te jugerai par l'éducation que tu lui donnes, et que toi, tu m'engueuleras quand je le gâterai trop ? C'est injuste qu'il n'y ait le droit qu'à une seule personne dans la salle d'accouchement, pire encore, que ce soit ton petit ami qui y soit : après tout, je te connais depuis que nous sommes dans le ventre de notre mère, lui depuis seulement deux ans, et c'est Grayson malgré tout qui a ce privilège ? Pas croyable, il a intérêt à assurer là-dedans, parce que moi, je me serais débrouillée comme une chef. Papa nous a dit que quand on était petites, on avait crée notre propre langage, qu'on arrivait à se parler sans prononcer des mots, alors peut-être que je sais pas, qu'on communiquait par la pensée ? Tu m'entends quand je te parle là, Romy ? Apparemment pas. Ou alors t'es bien trop concentrée à pousser.

Finalement, Grayson sort de la salle d'accouchement, d'un pas décidé, d'un pas bien trop rapide pour que cela soit une bonne nouvelle. Pas même un regard à mon égard, voilà qu'il s'enfuit. Alors quoi, mon neveu a trois bras ? On s'en moque, ça lui servira bien pour plus tard. Je ne sais pas si j'ai le droit, mais je ne demande pas la permission, et je rentre dans la salle d'accouchement, en ne comprenant pas vraiment ce qui s'y passe. Trop de sang pour mettre un enfant au monde, il me semble, pourtant je ne réagis pas. Je crois que le médecin me dit quelque chose, je ne l'entends pas, maintenant, je ne vois que Romy allongée, les yeux fermés. Est-ce qu'elle fait une blague? Est-ce qu'elle va se redresser d'un coup, morte de rire, en m'ayant fait la plus grande peur de ma vie ? Elle a toujours été la plus drôle des deux, après tout. Mais rien. Alors je sais ce qui se passe, je le comprends, mais je ne réagis pas pour autant, alors je demande bêtement « Elle s'est endormie ? L'accouchement l'a bien trop fatigué ? » même si je sais que ce n'est pas ça. De toute ma vie, je n'ai jamais connu le sentiment de solitude, puisque ma sœur était là. On avait beau se fâcher et se disputer, je savais pertinemment qu'on reviendrait continuellement l'une vers l'autre. Alors c'est à ça que ça ressemble, être seule ? Ce sentiment qui s'incruste dans ton corps, qui vient tout manger à l'intérieur, tout détruire, jusqu'à te sentir complètement vide ? J'y arriverais pas, Romy, alors réveille-toi, s'il te plaît. Ouvre tes yeux, hurle, danse, j'en sais trop rien, mais fais quelque chose. Et rien ne se passe. Jusqu'à ce que ton fils se remette à pleurer.