we all start as strangers (r)

"we all start
as strangers"
w/ olivia

Le jour se lève en ce premier dimanche d'été. Et bien que le soleil se soit fait attendre cette année, je maudis ce dernier. Pourquoi ne me suis-je pas occupé de réparer les stores pendant qu'il faisait encore gris dehors ? Maintenant, j'en paie le prix fort. Presque aveuglé, je m'empresse de tirer les rideaux, mais le mal est fait, je n'saurai me rendormir. Je jette un furtif coup d’œil au réveil qui affiche neuf heures à peine. C'est officiel, la journée ne débute pas comme je l'aurais espéré. Quelque peu sonné, je quitte mes draps et me traîne, tant bien que mal, jusque la chambre voisine. Une chambre, quant à elle, plongée dans l'obscurité. Vêtu d'un simple caleçon, je fais doucement grincer la porte et, ni vu, ni connu, vient m'introduire dans le lit de ma colocataire. Ma présence ne semble pas être passée si inaperçue que cela, mais avant qu'elle ne s'mette à pousser une gueulante, je plonge ma tête dans l'oreiller, espérant ainsi qu'elle me croit déjà retombé dans les bras de Morphée. Je n'sais pas quelle genre de relation j'entretiens réellement avec Olivia, mais une chose est sûre, la demoiselle ne m'laisse pas indifférent. Bien que son soutien-gorge soit constamment rembourré, elle entre tout à fait dans mes critères de sélection. Parce que oui, j'ai des critères de sélection. J'ai toujours eu un p'tit penchant pour les filles à la peau claire, les petites européennes, aux yeux bleus ou verts. Elles ont quelque chose dans leur regard qui en dit, à la fois, tellement et pas assez. Elles sont intrigantes. Du moins, bien plus que les femmes de chez nous. Les Argentines manquent de tact. Elles ont, certes, un magnifique fessier, mais ne savent pas attirer les hommes autrement que par leur physique. Ou peut-être, n'ai-je connu que les putains du village ? Ainsi, tandis que Mademoiselle semble s'être résignée à son sort, mon coude vient malencontreusement cogner sa poitrine. Je grimace doucement, m'attendant, cette fois-ci, à me faire lyncher. Faut croire que cette partie de leur anatomie est bien plus sensible qu'on n'pourrait l'imaginer.

Ce n’est pas à son habitude de dormir autant, cependant elle était rentrée tard la veille, et s’était effondrée sans attendre. Seul la présence de quelqu’un auprès d’elle lui permit d’émerger, Antonio évidement. Elle était rentrée seule, et à part lui, personne n’aurait couru le risque de s’incruster dans son lit. Réprimant un grognement de fureur, Olivia tenta de tirer la couverture, en vain. Elle fronça le nez, lâcha un soupir et se tourna dans le lit, prête à se rendormir malgré la présence de son colocataire. Cependant, un coup donné dans sa poitrine la fit gémir de douleur, il ne s’était pas loupé le garçon. « Putain, tu fais chier. » Souffla-t-elle. Elle ne pouvait s’empêcher de tenir sa poitrine tandis que la douleur s’estompait rapidement. Ne pouvait se retenir, elle le poussa à l’aide de ses bras et de ses pieds, tentant de le faire rouler jusqu’à l’entendre tomber sur le sol. Un sourire satisfait sur le visage, elle jubile en silence. Désormais, elle a parfaitement conscience qu’elle ne pourra pas se rendormir, malgré la fatigue qui engourdit chacun de ses membres. « Je sais que tu as envie de moi chaton, mais il est tôt là. » Sa voix est plus fière maintenant qu’elle est totalement réveillée, cependant, elle ne compte pas céder son lit aussi rapidement, et surtout pas à lui. Son « chaton » comme elle l’appelle pour le faire enrager, ce n’est pas un surnom très viril, il faut l’avouer, ce qui tranche totalement avec l’image qu’il donne. Elle ne sait pas vraiment de qu’elle façon elle le considère, elle sait juste qu’elle aime lui pourrir la vie, jusqu’au bout. Ça l'amuse, de le torturer, même s'il est plutôt douer pour se venger. C'est une sorte de jeu, un défi qu'ils n'ont même plus besoin de se lancer. Et ce, depuis que la jeune femme a passé la porte de l'appartement.

Madame peste, ma présence semble la déranger. Je l'entends grogner, soupirer, puis se retourner. Et lorsque je la crois enfin retombée dans son monde utopique, sa voix vient rompre le silence : « Putain, tu fais chier. » Quelle politesse ! Bravo l'éducation. J'ai à peine le temps d'ouvrir la bouche pour lui présenter mes excuses que me voila assené de coups. Malpolie et violente de surcroit. Mais que va-t-on faire d'elle ? Ses mains et ses pieds s'allient pour venir me pousser hors du lit. « Ah, mais t'es complètement tarée ! » Je suis sûre qu'à cette heure-ci elle doit être en train d'exulter, pendant que moi, ô pauvre de moi, je me trouve être allongé sur le sol froid, les bras croisés sur la poitrine. « Je sais que tu as envie de moi chaton, mais il est tôt là. » Toujours dans la même position, j'émets un léger rictus avant de me décider à reprendre les choses en mains. Comme si j'allais laisser une minette de cinquante kilos avoir raison de moi. Je me lève, monte sur le lit et me laisse sauvagement tomber sur ce dernier. Bon, je viens de sentir une barre se casser en dessous de mon corps, mais ça, elle n'a pas besoin de le savoir- bien qu'elle doive fortement s'en douter au vu du bruit qui a retentit dans la pièce. Ainsi, bien décidé à prendre ma revanche, je me roule sur elle jusqu'à me retrouver complètement étalé sur sa pauvre petite personne. « Comme si j'avais envie d'me faire une planche à pain, CHATON. » Évidemment, je n'pense pas un piètre mot de c'que j'peux dire: j'ai absolument envie de m'la faire. Mais avouons que le "planche à pain" n'est pas tout à fait faux.. Alors que ma colocataire se trouve être prise dans mes filets, j'attrape fermement son visage et vient chatouiller son nez du mien. J'avais presque oublié à quel point il était bon de se sentir aussi puissant. Ne dit-on pas "rira bien qui rira le dernier" ?

« Tu viens seulement de le remarquer ? » C'est assez drôle, mais oui, elle est tarée, et elle l'assume complètement, elle ne va pas se laisser faire par un bonhomme, pas question. Cependant, il a l'air de penser exactement la même chose, de son côté, car il se jette sur le lit qui émet un violent bruit. Olivia sent son corps s'enfoncer dans le matelas, il lui faudra sûrement racheter un sommier. Planche à pain ? Certes, elle met des soutient-gorges rembourrés afin de se donner plus de poitrine, et il le sait. « Tant pis si ça ne te plaît pas, d'autres aiment ça, beaucoup d'autres d'ailleurs, et puis avoir une poitrine ne fait pas tout. » Olivia est un peu vexée, c'est vrai qu'elle n'a pas le bonnet D de toutes ces filles qu'il ramène, mais elle n'a pas à se plaindre, elle a de nombreux prétendants malgré ça. Il faut dire qu'elle a aussi de très jolies fesses, ça compense peut-être.
Mais à peine a-t-elle le temps de penser à cela qu'elle sent qu'Antonio glisse sur elle. Il n'est pas gros, mais elle n'est pas épaisse non plus, son souffle se coupe tandis qu'elle le sent attraper son visage et lui chatouiller le nez. Liv ne bouge pas durant quelques instants, sentant le souffle du jeune homme se mêler au sien qui se fait plus rare. Elle déteste cette sensation de faiblesse, elle le déteste de lui faire subir ça sur le moment. Mais en même temps, elle apprécie le contact du corps d'Antonio contre le sien, et pour ça, elle se déteste encore plus. Secouant la tête, elle tente de reprendre ses esprits. Aguicheuse, elle pose sa bouche sur la sienne, fait durer le plaisir et plante ses dents dans sa lèvre, essayant de lui faire mal pour qu'il perde contrôle et qu'elle puisse se dégager. Ce n'est pas une mince affaire, mais elle arrive à se glisser sur le côté, mais elle n'en a pas terminé avec lui, loin de là. Elle lui glisse à l'oreille : « Heureusement que je suis rentrée seule hier soir, sinon tu aurais eu l'air malin. » C'est vrai que parfois elle ramène des hommes dans l'appartement, sûrement pour faire enrager son colocataire, elle ne sait même pas. Mais elle ne les revoit jamais, elle profite seulement d'eux pour une nuit.

J'suis presque sûr que je retrouverai mon corps dans un sale état demain matin. Je n'compte même plus tous les hématomes que j'ai pu avoir, par sa faute, ces derniers temps. Faut dire qu'elle n'y va pas de main morte. Ainsi, alors que j'lui reproche presque d'être complètement aliénée, cette dernière rétorque : « Tu viens seulement de le remarquer ? » Dieu sait que non. Ainsi, je décide de me relever, car c'est ce que font les vrais hommes: se relever. Je plonge dans le lit comme on plongerait dans une piscine et casse, par la même occasion, le meuble de ma colocataire. J'me hâte de faire diversion avant qu'elle ne se remette à pester et roule jusqu'à elle. « Tant pis si ça ne te plaît pas, d'autres aiment ça, beaucoup d'autres d'ailleurs, et puis avoir une poitrine ne fait pas tout. » Avachi sur son pauvre petit corps et conscient d'avoir blessé son égo, je ne réponds pas à sa remarque et me contente plutôt d'attraper son minois entre mes deux mains. J'aime savoir qu'elle est impuissante, ainsi, bloquée sous mon corps. Tandis que mon nez vient méchamment caresser le sien, la demoiselle n'trouve rien d'autre mieux à faire que d'poser sa bouche sur la mienne. Ça a le don d'me faire légèrement frémir, du moins jusqu'à ce qu'elle n'ose planter ses dents de vampire dans ma lèvre. Je hurle et romps brusquement notre "étreinte", portant par la même occasion ma main devant ma bouche. Avant même que je n'aie le temps de l'injurier ou de faire quoique ce soit, ses petites lèvres viennent murmurer à mon oreille : « Heureusement que je suis rentrée seule hier soir, sinon tu aurais eu l'air malin. » Pas tout à fait remis de mon agression, j'préfère ne pas répondre. J'lui en veux et tiens à le lui faire savoir. « T'es vraiment conne, putain, Olivia. » J'me lève, lui jetant par la même occasion un regard noir et décide d'aller allumer la lumière. Cette dernière me nique littéralement les yeux, mais j'tiens à y voir clair lorsque j'me regarderai dans la glace. Chose que je fais aussitôt. Heureusement pour elle, les dégâts n'sont pas immenses. Juste la lèvre inférieure gonflée. Je reviens donc vers elle, prenant cette fois-ci soin d'me glisser dans les draps, et lui tourne le dos. Espérant qu'elle se sente un minimum coupable du tort causé, j'me décide enfin à lui poser la question qui me hante l'esprit depuis un moment : « Dis.. ça te dérangerait de me- d'm'avancer le loyer pour ce mois ? » J'sais bien que j'lui dois déjà de l'argent, mais étant dans une mauvaise impasse niveau finances, je n'vois pas trop c'que j'pourrais faire en plus. Enfin, si.. J'pourrais arrêter certaines mauvaises habitudes, mais j'dois dire que ce n'est pas facile d'se défaire ce genre de choses du jour au lendemain. « Promis, j'te rendrai tout avant le mois prochain. », renchéris-je en lui faisant, cette fois, face. J'suis conscient que je lui ai déjà fait cette promesse un million de fois, mais j'suis réellement dans le besoin aujourd'hui.

Elle a conscience qu’il lui en veut, c’est flagrant, si bien qu’elle ne fait même pas attention à ce qu’il rétorque. Ces mots, elle les a entendu plus d’une fois, si bien que désormais ils ne lui font plus rien.  Il allume la lumière, et elle se cache les yeux avec sa main histoire de ne pas finir aveugle. Il a la lèvre gonflée, rien de trop méchant, il a déjà du avoir pire. Elle ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel quand il lui tourne le dos. « Oh, allez ! Excuse-moi. » Malgré son air fatigué, elle est sincère, elle ne veut pas qu’il lui en veuille, sinon ce n’est pas franchement marrant.
Et le voici qui se retourne, afin de lui demander de l’avancer sur le loyer. Elle l’observe en plissant les yeux, bien sur qu’elle le peut, elle ne manque pas d’argent même si elle n’est pas non plus péter de tunes. De plus, elle a assez confiance en lui pour ne pas avoir de preuves qu’il va lui rendre. Peut-être qu’un jour elle s’en voudra, mais pour l’instant, elle a totalement confiance en lui. Olivia lève donc son joli fessier du lit pour en faire le tour et attraper son sac qui traîne entre les toiles et les pinceaux éparpillés sur le sol.  Elle fouille dedans et sort l’argent. La jeune femme retourne auprès de son « chaton », s’assoit sur le bord du lit et lui tend les billets. « Je ne sais pas ce que tu ferais sans moi. » Surement beaucoup de choses, oui c’est sur. S’étirant, elle se lève du lit et se rend dans la cuisine, habillée seulement d’une nuisette transparente, comme toujours. « Tu veux que je t’apporte le petit déjeuner au lit pour me faire pardonner de cette agression ? » Rien de tel que de bons petits plats pour se faire pardonner, enfin c’est ce que lui disait sa mère. Prenant un plateau, elle y disposa tout ce qu’il aimait, à force elle le connaissait plutôt bien le beau brun.
Prenant le plateau d’une main, elle revint dans sa chambre qu’il n’avait pas toujours pas quitter. Elle lui posa le plateau sur les genoux, comme si elle servait un prince. « Ça ira monsieur Sampedro ou vous avez besoin d’autre chose ? » Elle n'aime pas spécialement être au service des autres, elle déteste juste les conflits, et autant se faire pardonner de la bonne manière, même s'il l'aurait surement pardonnée rapidement.

Certes, j'ai déjà vu pire qu'une pauvre petite lèvre gonflée, mais sur l'coup, son comportement m'a fais chié. Ainsi, j'lui tourne le dos, lui faisant comprendre, de cette manière, que j'suis fâché. Bon, j'en rajoute des caisses, mais si ça peut m'aider à gagner sa compassion. « Oh, allez ! Excuse-moi. » C'est que j'la connais presque par cœur, maintenant, la petite. J'sais à quel point elle est naïve et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je profite du moment pour lui demander de m'avancer le loyer de ce mois. C'est mal, mais j'en ai besoin. Et, Dieu sait de quoi j'suis capable quand j'suis dans une situation telle quelle. Sérieusement, j'serais prêt à aller vendre du shit si elle venait à refuser. Ainsi, après m'être retourné et lui avoir posé ma question, je la vois plisser les yeux. Serait-elle en train d'hésiter ? Ce serait tout à fait compréhensible. Après tout, je ne lui ai toujours pas rendu l'argent que je lui devais déjà. Finalement, je la vois se lever et chercher, dans son sac, la somme demandée. Je soupire de soulagement et saisis les billets qu'elle me tend. « Je ne sais pas ce que tu ferais sans moi. » Oh ben, j'irais faire les tapins ? Apaisé, je me relève doucement pour la saisir par la nuque. J'lui dépose un furtif baiser sur la joue et ne peux contenir ma joie. « J'te jure, ça sera la dernière fois. » Enfin, la dernière fois jusqu'à quand ? Et, comme si ça ne suffisait pas, la jeune femme quitte la pièce, vêtue de sa petite nuisette : « Tu veux que je t’apporte le petit déjeuner au lit pour me faire pardonner de cette agression ? » Finalement, j'crois que la journée commence plutôt bien. Parfois, je culpabilise d'abuser de sa naïveté. Mais, je suis un homme et je ne le répète jamais assez: on a qu'une seule vie. Ainsi, je me résigne au silence, sachant très bien que quelle sera ma réponse, j'aurais, dans les minutes à venir, un plateau devant les yeux. J'ai à peine le temps de compter jusqu'à trente que me voila déjà servi. Olivia pose l'objet sur mes genoux, devant mes yeux ébahis. Elle est épatante. Ça me donnerait presque envie de l'épouser. Presque. « Ça ira monsieur Sampedro ou vous avez besoin d’autre chose ? » J'aime particulièrement la façon dont elle prononce mon nom. Je souris, attrape le plateau que je dépose sur le sol et m'avance dangereusement vers elle. « Et bien, j'aurais peut-être besoin d'autre chose, oui.. » Je l'attrape doucement par la nuque et mes lèvres effleurant les siennes, je reviens sur ces propos de tout à l'heure : « J'aurais cassé la gueule à celui qui aurait pris ma place, ce matin. » J'suis un baratineur, mais qui n'en ferait pas autant pour pouvoir se taper un canon comme Livia ?

Elle n'est pas idiote Olivia, elle est seulement d'une naïveté confondante. Quand elle a confiance en quelqu'un, rien ne peut la faire changer d'opinion, ou presque. A cause de ça, elle s'est pris des claques, et pourtant ça ne lui a toujours pas servi de leçon, il faut croire qu'elle plus tenace qu'on ne l'imagine. « Ne fais pas de promesses que tu ne pourras pas tenir, c'est la seule chose que je te demande. » Elle a conscience qu'il lui en demandera encore, et qu'elle cédera, comme à chaque fois.
Elle hausse un sourcil interrogateur lorsqu'il pose le plateau sur le sol et s'approche d'elle. Elle apprécie la sensation de se bouche sur la sienne, ne pas l'avouer serait idiot. Cependant, les paroles du beau brun sont fausses. Il n'a jamais réagit lorsqu'elle ramenait des hommes à l'appartement, ou alors elle ne l'a jamais remarqué. Mais elle connaît les hommes à force, de beaux menteurs, ils flattent les femmes pour avoir ce qu'ils veulent et finissent par disparaître. Tous, sans exception. Et même, elle ne peut pas faire ça, même si elle en a envie au fond d'elle. Olivia, ce n'est pas une poupée qu'on manie à sa guise, il ne peut pas l'utiliser pour assouvir ses envies. « On ne peut pas faire ça » Des mots à peine prononcés tandis qu'elle passe, en douceur, sa main dans les cheveux d'Antonio. Elle se mord la lèvre et son regard ne lâche pas celui du jeune homme. Elle a parfaitement conscience de la façon dont il agit avec les femmes, il les prend puis les jette. Elle fait exactement la même chose avec les hommes. Ce sont ses victimes, elle les draguent, ils craquent, ils finissent dans le même lit, et elle s'en veut toujours le lendemain. Elle n'ose plus les regarder en face,et leur demande de partir sans ménagement. Elle ne peut donc pas craquer avec Antonio, même s'ils en ont envie tous les deux, même si ça crève les yeux.
Elle est faible Olivia, et elle le regrette, elle aimerait garder cette façade de femme forte, cacher cette peur au fond, et se laisser aller dans ses bras. Mais elle en est incapable, ou bien elle ne s'en rend pas compte.

« Ne fais pas de promesses que tu ne pourras pas tenir, c'est la seule chose que je te demande. » Elle n'a pas tout à fait tort, mais sur l'coup, j'préfère ne pas prendre en compte sa remarque. Évidemment que ce n'est pas la dernière fois. J'suis un menteur, et ça, Livia semble bien l'avoir compris. Finalement, après qu'elle m'ait demandé si elle pouvait encore faire quelque chose pour moi, je décide de me débarrasser du plateau qu'elle m'a servi un peu plus tôt pour m'approcher dangereusement d'elle. J'la saisis par la nuque et effleure ses lèvres des miennes. J'pense que le message est clair: je meurs d'envie d'me la faire. J'ai envie d'elle, de son corps. J'veux l'entendre gémir jusqu'à ce qu'elle atteigne l'extase. Mais le désir n'est visiblement pas partagé : « On ne peut pas faire ça » J'suis conscient qu'aller plus loin pourrait avoir un impact sur cette relation ambigüe que nous entretenons. Et, le fait qu'elle me connaisse si bien ne m'apporte pas que des avantages. Mais je suis bien déterminé à obtenir ce que j'désire. Je n'ai pas pour habitude d'abandonner. Bien loin de là. De plus, sa façon de m'dévorer du regard n'est pas franchement en cohérence avec ses propos. Alors, j'décide de faire l'autruche. Je m'en fous complètement qu'on n'puisse pas faire ça. J'pars de l'idée que tout est possible dans la vie. J'ai toujours appris à braver les interdits. Ainsi, maintenant qu'elle a évoqué le fait qu'aller plus loin serait une bien mauvaise idée, j'ai davantage envie de croquer dans le fruit interdit. Je décide donc de la provoquer en l'embrassant à pleine bouche, son visage fermement tenu entre mes deux mains. Dire que je n'ai jamais pensé au fait de pouvoir me la faire reviendrait à mentir. J'y songe souvent, davantage quand je rentre seul le soir. J'pense que Livia est différente des autres. Elle est loin du cliché de la bimbo et la voir avec d'autres hommes ne me laisse pas indifférent. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai des sentiments pour elle, mais disons que j'y suis fortement attaché. Son regard est généralement le premier que je croise en début de matinée, lorsque ce n'est pas celui de mes autres conquêtes. Je suis habitué à sa présence et si nous venions un jour à être séparés, j'aurais peut-être du mal à m'y faire. Franchir cette ultime étape pourrait bien mettre terme à notre petit jeu de séduction. Mais, j'en prends le risque. J'aime jouer avec le feu, je n'ai pas peur de me brûler les ailes.

Comme toujours, il n'en fait qu'à sa tête, mais pour le coup, cela ne déplaît pas à la demoiselle, si ils franchissent la barrière de la tentation, ce ne sera pas que de sa faute. Il faut dire qu'il sait s'y prendre pour la faire craquer, un regard ténébreux, et des baisers fougueux. Il est fort, il faut l'avouer, il sait ce qu'il faut faire pour obtenir ce qu'il veut, surtout de la part d'Olivia. Répondant à son baiser avec la même ardeur et oubliant tous ses remords, la jeune femme se laisse totalement aller dans ses bras. Cela fait parfois du bien de se laisser aller, sans tout calculer, sans se retenir pour une fois. Elle caresse son torse musclé en douceur, elle adore les hommes musclé et qui prennent un minimum soin d'eux. Un peu comme lui, parce que franchement, les hommes un peu rondelets, ce n'est pas franchement la classe.
Au final, ils ne se connaissent pas vraiment, même s'ils vivent ensemble et qu'ils sont plutôt proches, elle ne connaît pas son passé, et lui ne connaît pas le sien. Ça ne lui déplaît pas, elle n'aime pas parler d'elle, et apparemment lui est assez secret aussi. Elle s'en ai toujours accommodé, et ce n'est pas aujourd'hui que ça changera, elle ne veut pas de relation sérieuse. L'amour, ce n'est pas pour elle, elle ne sait pas aimer, ni exprimer ses sentiments. Les relations d'un soir, ça la fait vibrer, la routine ne s'installe pas, et c'est ce qu'elle préfère. Et puis on ne peut pas dire qu'Antonio est le genre de mec idéal, il n'est pas vraiment stable.
C'est pour cela qu'elle renouvelle leur baiser, elle veut se laisser faire, parce que quitte à s'en vouloir au final, autant se laisser aller, n'est-ce pas ?

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